Meta dans la tourmente : Instagram et WhatsApp bientôt démantelés ?

Meta dans la tourmente Instagram et WhatsApp bientôt démantelés

Une affaire explosive secoue la Silicon Valley. Le géant technologique Meta, maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, fait face à un procès antitrust historique intenté par la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis. Au cœur des débats : les rachats successifs d’Instagram et de WhatsApp. Un procès aux enjeux colossaux qui pourrait redessiner le paysage numérique mondial.

Un procès qui pourrait bouleverser l’histoire du numérique

Tout commence en 2020, sous l’administration Trump. La FTC décide alors de s’attaquer à Meta, alors encore connu sous le nom de Facebook. Elle l’accuse d’avoir abusé de sa position dominante en acquérant Instagram pour 1 milliard de dollars en 2012, puis WhatsApp pour 19 milliards deux ans plus tard.

Ces opérations auraient permis à Meta de neutraliser ses concurrents les plus menaçants et de consolider son hégémonie dans le secteur des réseaux sociaux.

Pour la FTC, ces acquisitions n’étaient pas motivées par la volonté d’innover, mais par la peur de perdre du terrain. Dès l’ouverture du procès à Washington, l’agence américaine n’a pas mâché ses mots. Selon son représentant, Meta aurait tout simplement « préféré racheter ses rivaux plutôt que de se battre à armes égales sur le marché ».

Une accusation grave, renforcée par la révélation d’un e-mail interne de Mark Zuckerberg datant de 2012, dans lequel il jugeait l’influence potentielle d’Instagram « effrayante » et suggérait qu’il serait prudent de l’acheter à tout prix.

Une défense construite autour de la croissance et de l’innovation

Dès le premier jour d’audience, Mark Zuckerberg a été appelé à la barre pour défendre sa vision. Il a reconnu que la mission originelle de Facebook – connecter les proches – restait présente, mais avait perdu en importance face à d’autres usages. Selon lui, le paysage numérique a profondément évolué, et les plateformes comme Instagram ou WhatsApp ont prospéré grâce aux investissements de Meta.

L’avocat du groupe, Mark Hansen, a insisté sur le fait que ces acquisitions ont permis de faire croître les applications concernées, à la fois en termes de performances et de bénéfices pour les utilisateurs. Il réfute tout comportement anticoncurrentiel, affirmant qu’il n’a jamais été illégal de racheter une entreprise pour l’aider à se développer.

La ligne de défense repose également sur une redéfinition du marché : Meta affirme que les réseaux sociaux personnels ne constituent pas un marché isolé, mais font partie d’un écosystème numérique bien plus large, en compétition avec TikTok, YouTube ou encore Snapchat.

Le juge James Boasberg, seul décideur dans cette affaire sans jury, a d’ores et déjà prévenu la FTC : les accusations devront reposer sur des bases solides pour convaincre la cour. Et pour cause, bien que l’agence ait remporté une victoire importante contre Google en 2023, elle a aussi essuyé plusieurs revers dans des affaires similaires. Le procès Meta pourrait donc faire figure de test décisif pour la régulation du numérique aux États-Unis.

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